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Jean Marembert (1900-1968), l'artiste qui fut appelé à son époque "Le peintre de l'invisible" (Noêl Arnaud), ou bien "Le ciseleur des rêves" (Paul Hay), a eu une vie aussi mystérieuse que son oeuvre est  merveilleuse et énigmatique.

 

À Montparnasse où Marembert arriva vers 1917-1918, et à Liege ou il habita pendant huit ans après la guerre, le peintre forma des liens professionels et amicaux avec d'importants artistes, poètes, critiques, et célébrités de l'époque, tels André Breton, Camille Bryen, Jean Cocteau, Georges Malkine, Michel Tapié de Ceyleran, Serge Férat, Noël Arnaud, Marcel Béalu, Jean Bouhier, Jean-Claude Chabrun, Aline Gagnaire, Fernand Marc, Serge Wellens, Georges Brassens, Jacques Bureau, Juliette Gréco, le Maharadja d'Indore, Denys de la Patellière, et Jean Rousselot, parmis d'autres.

 

En grande partie auto-didacte, Marembert s'est lié avec l'artiste et métaphysicien Louis Cattiaux qui l'encouragea à chercher ses images dans le rêve et la poésie.  Ensemble et avec Pierre Ino, Eric Olson, etc.,  ils publient le manifeste du Transhylisme (recherche de ce qui se cache sous la réalité). Le groupe exposa à la Galerie Gravitations de Cattiaux.

Jeune, Marembert a connu André Breton, mais n'a jamais vraiment suivi le prophète du surréalisme. L'artiste bon vivant restait farouchement indépendant, apolitique, et menait ses explorations à sa guise.   À travers ses activités d'illustrateur pour les poètes de Demain et Sagesse, Marembert devint le mobilisateur et président du groupe Les Réverbères, qui édita une revue d'art et de poésie de tendance dadaïste avant la deuxième guerre mondiale. Arnaud, Chabrun, Gagnaire, Tapié de Ceyleron, Jacques Bureau, et la jeune poètesse Nadine Lefebure, entre autres, se réunissaient dans l'atelier de Marembert rue du Cherche-Midi.  En dehors des expositions, ils montaient des spectacles de théatre, poèsie, et jazz.  Le groupe s'est désintegré en raison de différents philosophiques quant au rôle que la politique devrait tenir dans le domaine de l'art de cette époque turbulente. À la suite des Réverbères, plusiers membres du groupe ont fondé l'importante mais très politique revue La Main à Plume.

Marembert collabora pendant 10 ans avec le grand marchand Henri-Pierre Roché (meilleur ami de Marcel Duchamp avec lequel Roché ouvrit aux collectioneurs américains le marché d'art moderne européen).  Cette période de soutien financier permit à Marembert de développer sa vision très personelle et onirique de la femme.  Il exposa à Paris et, grâce à Roché, chez Marie Sterner à New York.  Certaines peintures furent acquises par le Frick Art Museum de New York.  En Europe, Marembert est présent à Paris dans les collections du Centre Pompidou, ainsi qu'aux Musées de Beaux-Arts de Grenoble et de Liège. Marembert rompit avec Roché à la suite d'une indélicatesse de ce dernier. Roché s' était rendu sans invitation à l'atelier de l'artiste pour récupérer des toiles alors que celui-ci était à l'hôpital, blessé de guerre.

Marembert et Roché garderont malgré tout des relations cordiales, mais l'artiste, ayant formé un cercle de collectioneurs fidèles,  travaillera desormais en solo pour le reste de sa vie, pratique qui lui valut un oubli injuste après sa mort faute d'un suivi d'expositions pour soutenir sa notoriété. Les collectioneurs privés de Marembert, en gardant ses oeuvres hypnotisantes et étranges ont honoré le souvenir de l'artiste, mais de ce fait ont assuré leur rareté sur le marché d'art.  Une renaissance de la réputation de l'artiste se fera au travers du marchand Jean Claude RIedel dans les années 1970. M. Riedel se mit à exposer régulierement les peintures et dessins de Marembert dans sa galerie. 

Marembert vécut entre Paris et Liège entre 1945 et 1953-54. Il y eut une importante exposition à la Galerie du Carré à Liège et quelques hommages publiés par ses amis poètes, dont Jean Cocteau, Marcel Béalu, Jean Bouhier, Alexis Curvers, et Serge Wellens entre autres.  

Les magnifiques oeuvres de cette période de maturité sont pleinement surréalistes.  Ses images continuent à explorer les différents visages de la femme.  Son bestiaire, ses arbres, et les eaux profondes de ses images évoquent toutes les humeurs complexes de l'Ève, allant de l'amour au désespoir en passant par tous les états psychologiques intermédiaires.

Après un premier infarctus dont il se remet, Marembert est victime d'une hemiplégie dévastatrice en 1966. Paralysé du coté droit et perdant la parole, l'artiste, qui vivait passionnément pour sa peinture, se suicidera en 1968 dans son atelier de la rue du Cherche-Midi. 

Si vous cherchez à en savoir plus sur la vie et l'oeuvre de Jean Marembert, la monographie et catalogue raisonné Jean, Auguste Marembert : l'envoûteur envoûté, paraîtra le 3 octobre 2019. Voir les pages MONOGRAPHIE et AGENDA pour suivre l'évolution de cette parution.

 

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Jean Marembert, (La Grande Perspective), huile sur toile, ca. 1955. Crédit photographique: © A. Degasis.

 

Note: La date de naissance de Jean Marembert (1900) est prise de son état civile. La date souvent promulguée de 1904 est donc incorrecte.

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Image page Acceuil : Jean Marembert, (Le Sphinge du crépuscule aux yeux sombres, détail), mine de plomb, ca. 1950-1954. 

Credit photographique : ©A. Degasis.

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